AVANT-PROPOS
Par Bruno Poncet
J’ai commencé à m’intéresser à l’histoire de la Brenellerie dans les années 1975 lors de visites à mon médecin Jacques Jaupitre. Il avait déjà su regrouper tout ce qui avait été écrit, soit sur les Jaupitre, soit sur la Brenellerie. Il a voulu partager ses connaissances et m’a transmis sa passion pour la recherche de nos racines.
J’ai pris comme trame de départ le livre que Gaston Gauthier, instituteur à Rogny, écrivit dans les années 1897. Il avait déjà largement déchiffré les archives familiales, qui, chose extraordinaire, ont pu traverser les siècles, les guerres, les pillages, les incendies et les nombreux partages, bien que de nombreux parchemins aient quand même disparu depuis la publication de ce livre.
Je n’ai aucune prétention d’historien mais je me suis efforcé de collecter tout ce que j’ai pu rassembler au fil des années à l’aide des archives familiales, des archives nationales et départementales, des bonnes volontés des historiens et des érudits que j’ai croisés sur mon chemin et qui ont bien voulu me transmettre leur savoir et leurs connaissances.
Je vais essayer de décrire plus en profondeur la vie des gens qui ont pu croiser ce fief de près ou de loin, soit par le mariage, soit par des événements extérieurs comme les guerres.
Nous retrouverons tout au long des siècles les mêmes familles nobles régionales qui s’entrecroisent par de nombreuses alliances. Il est difficile d’en faire des généalogies entières car il manque trop d’éléments pour retracer l’histoire complète de ce fief, à cause, entre autres choses, de la destruction des archives départementales d’Orléans pendant la guerre (8 juin 1944).
Beaucoup de paragraphes sont référencés « Acte de la Brenellerie ». Leur source est parfois seulement un document assez ancien, écrit à la machine, qui je pense pourrait venir des recherches faites par Monsieur Gache dans les années 1972. L’on peut constater que depuis ce relevé certains documents sont portés disparus. Mais l’inventaire n’est jamais complètement fini car certains parchemins sont très endommagés et leur lecture est difficile.
Ce n’est qu’en partageant ce patrimoine familial et intellectuel que l’on pourra continuer et achever cette histoire.



« La mémoire transmise oralement est un arbre qui tous les jours perd quelques feuilles. Plus tard, les héritiers n’auront plus qu’un tronc desséché qui disparaîtra »
Michel Carcenac, romancier et historien Périgourdin.
PRÉFACE
La Brenellerie appelée aussi à travers les siècles Brunellerie, Brunellerye, Bernillière, Bernellerye, et Bernellerie, était un vaste fief qui s’étendait en Puisaye dans l’Yonne, sur les paroisses de Rogny et Saint-Eusoge. L’ancien manoir féodal a disparu, mais le centre de l’intéressant portail qui donnait accès au pont-levis et à la cour intérieure est resté intact avec ses bossages apparents ; la partie supérieure a été reconstruite en 1890 lors de l’édification de l’actuelle demeure et porte la date de 1587. La pierre, où figure cette date, devait porter d’autres inscriptions aujourd’hui disparues.
On ne peut pas étudier l’histoire de La Brenellerie sans l’associer à Saint-Eusoge et à Cottard ; ces trois lieux géographiquement voisins, sont étroitement liés par les relations entre leurs possesseurs et l’imbrication de leurs territoires.
Ce fief a connu de nombreuses mutations à travers les siècles. Les différentes guerres et invasions ont eu un impact aussi bien matériel qu’économique.
Bien des choses se sont passées en ces lieux à travers les siècles, et nombreux sont les événements qui resteront sans doute dans l’ombre des mémoires, faute d’avoir été consignées quelque part. Il n’est pas exclu cependant qu’à l’occasion de laborieuses recherches, d’autres morceaux du puzzle historique soient encore découverts.


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